Lecture expliquée 11 (fin)
Reprenons notre lecture expliquée
Lignes 10 à 15
Le "battement d'une grande aile noire" est métaphoriquement associé au défilement accéléré du jour et de la nuit, traduit par le soleil "bondissant", et l'impression que les jours comptent pour des minutes. Mais le temps accéléré entraîne des transformations, puisque le narrateur se voit maintenant "en plein air".
Lignes 15 à 20
Wells utilise à nouveau une idée concrète (rappelez vous la comparaison avec les montagnes russes) pour décrire l'expérience de l'explorateur : "J'eus la vague impression d'escalader des échafaudages".. Cette impression traduit bien le franchissement accéléré des obstacles. Les déplacements de l'escargot sont décrit avec même verbe surprenant "bondissant" (l. 12) "bondissait" (l. 19). C'est en animant des êtres qui dans le temps réel paraissent immobiles ou d'une grande lenteur (le soleil ou l'escargot) que le narrateur parvient à rendre l'idée d'une accélération considérable du temps.
Lignes 20 à 25
Le narrateur reprend l'image d'un alternance rapide entre l'ombre et la nuit, de "la clarté et des ténèbres", c'est à dire les "ténèbres intermittentes", où apparaissent les "phases de la lunes" pour exprimer le défilement des jours.
Lignes 25 à 35
La vision s'accélère ("avec une vélocité croissante") et le clair-obscur se fond dans "une teinte grise continue". Le paysage s'approfondit. L'accélération crée de nouveaux effets d'optique. On passe du discontinu au continu. L'illusion de l'immobilité s'installe Alors que les impressions précédente ressemblaient à une sorte de film accéléré (le cinéma apparaît à l'époque de Wells) la vision crée un fascinant tableau du temps, jouant avec les teintes continu : "splendide nuance lumineuse" comparée aux "lueurs du crépuscule", le soleil devient une "traînée de feu", "un arc lumineux", la lune "une bande ondoyants et les étoiles "un cercle brillant qui tremblotait". Ces tracés continus évoquent la peinture de Van Gogh, lui aussi contemporain de Wells.
Lignes 10 à 15
Le "battement d'une grande aile noire" est métaphoriquement associé au défilement accéléré du jour et de la nuit, traduit par le soleil "bondissant", et l'impression que les jours comptent pour des minutes. Mais le temps accéléré entraîne des transformations, puisque le narrateur se voit maintenant "en plein air".
Lignes 15 à 20
Wells utilise à nouveau une idée concrète (rappelez vous la comparaison avec les montagnes russes) pour décrire l'expérience de l'explorateur : "J'eus la vague impression d'escalader des échafaudages".. Cette impression traduit bien le franchissement accéléré des obstacles. Les déplacements de l'escargot sont décrit avec même verbe surprenant "bondissant" (l. 12) "bondissait" (l. 19). C'est en animant des êtres qui dans le temps réel paraissent immobiles ou d'une grande lenteur (le soleil ou l'escargot) que le narrateur parvient à rendre l'idée d'une accélération considérable du temps.
Lignes 20 à 25
Le narrateur reprend l'image d'un alternance rapide entre l'ombre et la nuit, de "la clarté et des ténèbres", c'est à dire les "ténèbres intermittentes", où apparaissent les "phases de la lunes" pour exprimer le défilement des jours.
Lignes 25 à 35
La vision s'accélère ("avec une vélocité croissante") et le clair-obscur se fond dans "une teinte grise continue". Le paysage s'approfondit. L'accélération crée de nouveaux effets d'optique. On passe du discontinu au continu. L'illusion de l'immobilité s'installe Alors que les impressions précédente ressemblaient à une sorte de film accéléré (le cinéma apparaît à l'époque de Wells) la vision crée un fascinant tableau du temps, jouant avec les teintes continu : "splendide nuance lumineuse" comparée aux "lueurs du crépuscule", le soleil devient une "traînée de feu", "un arc lumineux", la lune "une bande ondoyants et les étoiles "un cercle brillant qui tremblotait". Ces tracés continus évoquent la peinture de Van Gogh, lui aussi contemporain de Wells.
La description semble s'inspirer des avant gardes de la peinture au temps de Wells, qui cherche elle aussi à défier l'espace et le temps.
On voit bien que la machine à explorer le temps est en train de sortir de notre civilisation et que quelque chose de nouveau se prépare.
Lignes 36 à 46
Les adjectifs "brumeux et vague", "gris et confus", expriment toujours la confusion de l'esprit du voyageur dans le temps. Si l'explorateur est toujours à la même place, le décor a changé et devient plus naturel sur "flanc de la colline", elle semble avoir néanmoins avoir perdu sa consistance réelle puisque les arbres sont comparés à des "bouffées de vapeur", aux formes et aux dimensions changeantes (l. 40 à 42).
L'accélération crée une dématérialisation du décor, qui n'a plus que la consistance qu'un rêve, ce sont les civilisations ("d'immenses édifices") qui semblent apparaître et disparaître. Elles passent "comme des rêves" (participes présents : "ondoyant et s'évanouissant").
Le voyage dans le temps permet de mesure le changement à travers l'immobilité "Toute la surface de la terre semblait changée".
Lignes 46 à 55
Dans cette confusion, les instruments de mesure du temps semblent être les seuls repères, mais eux aussi s'affolent, comme les aiguilles du cadran, dont le mouvement circulaire accompagne le "cercle lumineux" du soleil. Grâce à ces instrument, l'explorateur permet enfin d'évaluer sa vitesse "une année par minute" Ce ne sont plus les jours que l'explorateur peut suivre en regardant la rotation du soleil, mais les années par le passage successif des solstices ou l'alternance des saisons, "la neige blanche" et la "verdure brillante et courte du printemps".
Lignes 56 à 63
La capacité du narrateur désormais à mesure la vitesse lui permet de reprendre le contrôle de la situation. C'est pour cela que le voyage semble désormais plus agréable (l. 56-57), alors que le début du voyage était plutôt désagréable, et devient même "une sorte d'euphorie nerveuse", tempérée par un "balancement lourd" inexpliqué (subordonnée relative : "dont je ne pouvais m'expliquer la cause", qui semble le conduire jusqu'à un état de "folie croissante".
Lignes 64 à 69
Cette évolution de l'état de l'explorateur, cette accoutumance au voyage qui le conduit aux portes de la folie, est sans doute une raison qui explique sa résolution d'arrêter. En effet la confusion de l'esprit devient dangereuse. Ce projet d'arrêter se forme progressivement, tant le voyageur semble être absorbé par les "sensations nouvelles". Cependant la conjonction "Mais", répétée deux fois, montre que l'explorateur change peu à peu d'état d'esprit. L'évolution psychologique du narrateur est perceptible, il est désormais accessible à un sentiment ambivalent : "une certaine curiosité et avec elle une certaine crainte", qui vont finalement s'imposer et avoir raison de le continuation grisante du voyage (subordonnée circonstancielle de temps : "jusqu'à ce qu'elles se fussent complètement emparées de moi")
Ligne 70 à 85
La pensée, la réflexion du narrateur semble désormais reprendre le dessus sur l'étourdissement du voyage. Il semblerait que l'appréhension ait disparu, et que le narrateur se soit acclimaté. Les réflexion se mêle aux sensations du voyage. L'enthousiasme exprime maintenant l'avancée de la civilisation, les "étranges développements", les "merveilleuses avances". Le point de vue semble optimiste, puisqu'il imagine un progrès par rapport à notre "civilisation rudimentaire". Mais le lecteur qui a une bonne connaissance de Wells sait que cet optimisme est en fait ironique (ce que confirmera la suite du roman). En fait "le monde vague et illusoire"" risque de ne produire rien de bon. Ces considérations éveillent néanmoins la curiosité de l'explorateur.
Lignes 76 à 79
La description construit une image grandiloquente mais néanmoins fragile de la civilisation. La splendeur des réalisations humaines est soulignée ("grande et splendide architecture"), mais la phrase se termine par une chute qui en exprime l'inconsistance "bâtis de brume et de faible clarté". Cette description a aussi un sens moral, elle dénonce la vanité des réalisations de l'homme.
Lignes 79 à 84
C'est en fait la présence de la nature, "un vert plus riche" qui va convaincre l'explorateur d'arrêter. Notre promeneur du temps était-il lassé de la civilisation ? A-t-il voulu se mettre au vert ? Il retrouve la beauté du monde "la terre semblait très belle".
Conclusion
Ce passage d'une grande audace littéraire réinvente la littérature de voyage en entreprenant la traversée du temps, voyage qui ne fut jamais envisagé. Le lecteur est emporté dans les turbulences d'un voyage qui construit aussi une sorte d'esthétique impressionniste du temps, où domine le flou et le vague. Wells est en quelque sorte un poète du voyage temporel. Ce passage attise notre curiosité, car on devine que Wells cherche à nous conduire dans le temps où les civilisations auront disparu.
Lignes 36 à 46
Les adjectifs "brumeux et vague", "gris et confus", expriment toujours la confusion de l'esprit du voyageur dans le temps. Si l'explorateur est toujours à la même place, le décor a changé et devient plus naturel sur "flanc de la colline", elle semble avoir néanmoins avoir perdu sa consistance réelle puisque les arbres sont comparés à des "bouffées de vapeur", aux formes et aux dimensions changeantes (l. 40 à 42).
L'accélération crée une dématérialisation du décor, qui n'a plus que la consistance qu'un rêve, ce sont les civilisations ("d'immenses édifices") qui semblent apparaître et disparaître. Elles passent "comme des rêves" (participes présents : "ondoyant et s'évanouissant").
Le voyage dans le temps permet de mesure le changement à travers l'immobilité "Toute la surface de la terre semblait changée".
Lignes 46 à 55
Dans cette confusion, les instruments de mesure du temps semblent être les seuls repères, mais eux aussi s'affolent, comme les aiguilles du cadran, dont le mouvement circulaire accompagne le "cercle lumineux" du soleil. Grâce à ces instrument, l'explorateur permet enfin d'évaluer sa vitesse "une année par minute" Ce ne sont plus les jours que l'explorateur peut suivre en regardant la rotation du soleil, mais les années par le passage successif des solstices ou l'alternance des saisons, "la neige blanche" et la "verdure brillante et courte du printemps".
Lignes 56 à 63
La capacité du narrateur désormais à mesure la vitesse lui permet de reprendre le contrôle de la situation. C'est pour cela que le voyage semble désormais plus agréable (l. 56-57), alors que le début du voyage était plutôt désagréable, et devient même "une sorte d'euphorie nerveuse", tempérée par un "balancement lourd" inexpliqué (subordonnée relative : "dont je ne pouvais m'expliquer la cause", qui semble le conduire jusqu'à un état de "folie croissante".
Lignes 64 à 69
Cette évolution de l'état de l'explorateur, cette accoutumance au voyage qui le conduit aux portes de la folie, est sans doute une raison qui explique sa résolution d'arrêter. En effet la confusion de l'esprit devient dangereuse. Ce projet d'arrêter se forme progressivement, tant le voyageur semble être absorbé par les "sensations nouvelles". Cependant la conjonction "Mais", répétée deux fois, montre que l'explorateur change peu à peu d'état d'esprit. L'évolution psychologique du narrateur est perceptible, il est désormais accessible à un sentiment ambivalent : "une certaine curiosité et avec elle une certaine crainte", qui vont finalement s'imposer et avoir raison de le continuation grisante du voyage (subordonnée circonstancielle de temps : "jusqu'à ce qu'elles se fussent complètement emparées de moi")
Ligne 70 à 85
La pensée, la réflexion du narrateur semble désormais reprendre le dessus sur l'étourdissement du voyage. Il semblerait que l'appréhension ait disparu, et que le narrateur se soit acclimaté. Les réflexion se mêle aux sensations du voyage. L'enthousiasme exprime maintenant l'avancée de la civilisation, les "étranges développements", les "merveilleuses avances". Le point de vue semble optimiste, puisqu'il imagine un progrès par rapport à notre "civilisation rudimentaire". Mais le lecteur qui a une bonne connaissance de Wells sait que cet optimisme est en fait ironique (ce que confirmera la suite du roman). En fait "le monde vague et illusoire"" risque de ne produire rien de bon. Ces considérations éveillent néanmoins la curiosité de l'explorateur.
Lignes 76 à 79
La description construit une image grandiloquente mais néanmoins fragile de la civilisation. La splendeur des réalisations humaines est soulignée ("grande et splendide architecture"), mais la phrase se termine par une chute qui en exprime l'inconsistance "bâtis de brume et de faible clarté". Cette description a aussi un sens moral, elle dénonce la vanité des réalisations de l'homme.
Lignes 79 à 84
C'est en fait la présence de la nature, "un vert plus riche" qui va convaincre l'explorateur d'arrêter. Notre promeneur du temps était-il lassé de la civilisation ? A-t-il voulu se mettre au vert ? Il retrouve la beauté du monde "la terre semblait très belle".
Conclusion
Ce passage d'une grande audace littéraire réinvente la littérature de voyage en entreprenant la traversée du temps, voyage qui ne fut jamais envisagé. Le lecteur est emporté dans les turbulences d'un voyage qui construit aussi une sorte d'esthétique impressionniste du temps, où domine le flou et le vague. Wells est en quelque sorte un poète du voyage temporel. Ce passage attise notre curiosité, car on devine que Wells cherche à nous conduire dans le temps où les civilisations auront disparu.
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