Lecture expliquée n°11 : H.G. Wells, La machine à explorer le temps

Parcours Science et Fiction 


Nous abordons désormais notre parcours "Science et Fiction"

Comme vous l'avez vu, la science, qui repose sur la connaissance, et la fiction, se rencontrent dans une littérature nouvelle, qui apparaît au XIXe siècle. Wells, dans ses romans, se montre moins fidèle que Verne aux données de la science, mais propose des voyages et explorations que l'on peut lire comme des prophéties ou des paraboles. Wells est aussi un écrivain satirique, dans la tradition de J. Swift, auteur des Voyages de Gulliver.
Dans la Machine à explorer le temps, écrit en  1895, Wells imagine le récit de l'Explorateur du temps, qui revient d'une expédition, il raconte à la première personne un voyage extraordinaire qu'il a accompli grâce à une machine de son invention.

La machine de l'Explorateur du Temps dans le film de George Pal adapté du roman de Wells, 1960

Le début de roman est une démonstration mathématique assez complexe où l'Explorateur du temps, un homme étrange, explique devant un public incrédule comment il est possible d'accomplir un voyage dans la dimension temporelle aussi aisément que dans l'espace. L'Explorateur disparaît aux commandes de sa machine, puis réapparaît, poussiéreux, sale, et visiblement affamé. La machine est amochée mais fonctionne toujours. Il entreprend alors de raconter son aventure. L'extrait qui nous occupe se trouve au début de notre récit. "Tout est vrai du premier jusqu'au dernier mot", dit-il.  Tous les regards sont fixés sur lui au moment où il commence son récit, dès le moment du départ : "Je suppose que celui qui va se suicider et qui tient contre son crâne un pistolet doit éprouver le même sentiment que j'éprouvai alors de curiosité pour ce qui va se passer immédiatement après" Mais L'Explorateur actionne le levier. Le "laboratoire devient tout brumeux", "Demain soir arriva tout obscur", et une '"mystérieuse confusion" envahit l'esprit de l'Explorateur

Lignes 1 à 3

"Je crains de ne pouvoir exprimer".  Cette phrase contient un verbe modalisateur (craindre de) associé au verbe "pouvoir" conjugué à la forme négative. Un tel récit en effet est tellement nouveau, inédit, incroyable, que sa narration est particulièrement ardue. De nombreux voyages extraordinaires ont déjà été racontés, mais voyager dans le temps n'est pas concevable. Le narrateur va être attentif aux "singulières sensations", qui seront visuelles avant tout, quoique ressenties dans tout le corps. Mais ces sensations ne sont pas agréables, elles sont "excessivement déplaisantes".

Lignes 3 à 8

Le rapprochement avec les montagnes russes est assez surprenant - et même humoristique - mais il permet de faire le lien entre l'expérience inédite  du voyage dans le temps et une expérience vécue ou concevable par le lecteur. Vitesse "irrésistible élan, tête baissée" et appréhension "l'horrible pressentiment d'un écrasement". Une étrange comparaison exprime la succession des jours et des nuits "comme le battement d'une grande aile noire". L'image est presque surréaliste. Ainsi le voyage dans le temps est-il la rencontre du connu et de l'inconnu, du familier et de l'étrange.

Pour la prochaine fois

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Prolongement : voir  un extrait du film de George Pal












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