Lecture expliquée 12 'Lise" (fin)
Vers 31 et 32
Vers 33 à 35
L'église, lieu retiré ou les deux jeunes gens peuvent se rapprocher, devient le lieu de l'intimité amoureuse. Les occasions furent donc nombreuses "bien souvent". De manière assez attendrissante, mais aussi pour en souligner l'importance, le poète prend Dieu à témoin de ses premiers émois amoureux (interpellation "Vous le vîtes, mon Dieu !"). La traduction du psaume n'est-elle qu'un prétexte pour le rapprochement des corps?
Vers 36
"Un jour" donc se produit le contact des corps, le comment est chargé d'émotion, et même d'érotisme. Comme le montre le parallélisme dans ce vers c'est Lise qui est l'innocence" ("joue en fleur") et le poète qui est le désir ("lèvre en feu"). L'allitération en /f/ traduit le puissance d'un foudroiement, d'une décharge émotionnelle. Mais ce contact érotique est aussi le contact de deux âmes, une sorte d'éveil amoureux et spirituel.
Remarquons aussi que si on ajoute un /l/ (une aile ?😉, celle de l'ange ?) à "feu" cela donne "fleur"... Oui ce frôlement de la joue et de la lèvre est bien un... effleurement.
Vers 37 à 39
Le poète ici s'adresse directement à ses amours (figure de l'interpellation) et nous livre une méditation sur la l'amour. La rencontre avec Lise est une naissance, "l'aube et le matin du cœur". Rappelons que ce poème fait partie du livre I des Contemplations qui s'intitule "Aurore". "L'aube et le matin" c'est-à-dire le commencement de la vie. Ce temps du commencement, de l'aurore, s'oppose au "soir" de la vie, associé à la douleur, qui est la situation présente du poète au moment où il élabore les Contemplations.
Ce moment est bien une "extase" (étymologie : en grec ek-stasis. Sortir de soi) En voici la définition par le dictionnaire Littré : "Élévation extraordinaire de l'esprit, dans la contemplation des choses divines, qui détache une personne des objets sensibles jusqu'à rompre la communication de ses sens avec tout ce qui l'environne"(Notez que la définition reprend le terme de contemplation qui est le titre du recueil). C'est bien une extase sensible, mais aussi spirituelle, qui nous est ici racontée.
Vers 39 à 42
Conclusion
Bien plus qu'un simple souvenir d'enfance, ce poème raconte un véritable éveil amoureux mais aussi une extase, empreinte de sensualité et de religiosité.Victor Hugo s'y présente donc comme un être de désir, dont les talents intellectuels dessinent sa vocation de poète, voué à l'amour et à la contemplation.
Elle disait de moi : C’est un enfant !Nouveau rappel de la différence d'âge entre le poète et Lise. C'est le langage, la manière de s'adresser l'un à l'autre qui va rétablir la distance, après la troublante proximité de la lecture à vêpres.
Je l’appelais mademoiselle Lise.
Vers 33 à 35
Pour lui traduire un psaume, bien souvent,
Je me penchais sur son livre à l’église ;
Si bien qu’un jour, vous le vîtes, mon Dieu
L'église, lieu retiré ou les deux jeunes gens peuvent se rapprocher, devient le lieu de l'intimité amoureuse. Les occasions furent donc nombreuses "bien souvent". De manière assez attendrissante, mais aussi pour en souligner l'importance, le poète prend Dieu à témoin de ses premiers émois amoureux (interpellation "Vous le vîtes, mon Dieu !"). La traduction du psaume n'est-elle qu'un prétexte pour le rapprochement des corps?
Vers 36
Sa joue en fleur toucha ma lèvre en feu
"Un jour" donc se produit le contact des corps, le comment est chargé d'émotion, et même d'érotisme. Comme le montre le parallélisme dans ce vers c'est Lise qui est l'innocence" ("joue en fleur") et le poète qui est le désir ("lèvre en feu"). L'allitération en /f/ traduit le puissance d'un foudroiement, d'une décharge émotionnelle. Mais ce contact érotique est aussi le contact de deux âmes, une sorte d'éveil amoureux et spirituel.
Remarquons aussi que si on ajoute un /l/ (une aile ?😉, celle de l'ange ?) à "feu" cela donne "fleur"... Oui ce frôlement de la joue et de la lèvre est bien un... effleurement.
Vers 37 à 39
Jeunes amours, si vite épanouies,
Vous êtes l’aube et le matin du cœur.
Charmez l'enfant, extases inouïes
Et, quand le soir vient avec la douleur,
Le poète ici s'adresse directement à ses amours (figure de l'interpellation) et nous livre une méditation sur la l'amour. La rencontre avec Lise est une naissance, "l'aube et le matin du cœur". Rappelons que ce poème fait partie du livre I des Contemplations qui s'intitule "Aurore". "L'aube et le matin" c'est-à-dire le commencement de la vie. Ce temps du commencement, de l'aurore, s'oppose au "soir" de la vie, associé à la douleur, qui est la situation présente du poète au moment où il élabore les Contemplations.
Ce moment est bien une "extase" (étymologie : en grec ek-stasis. Sortir de soi) En voici la définition par le dictionnaire Littré : "Élévation extraordinaire de l'esprit, dans la contemplation des choses divines, qui détache une personne des objets sensibles jusqu'à rompre la communication de ses sens avec tout ce qui l'environne"(Notez que la définition reprend le terme de contemplation qui est le titre du recueil). C'est bien une extase sensible, mais aussi spirituelle, qui nous est ici racontée.
Vers 39 à 42
Le vers "Jeunes amours, si vite épanouies" encadre cette strophes, Hugo célèbre l'éveil de l'amour. "Epanouies" rime avec "éblouie" qui fait référence à la lumière mais aussi au ravissement extatique. Remarquons aussi que l'adjectif "inouïes" renvoie à l'ouïe, rime avec "éblouies", qui renvoie à la vue. Tous les sens sont ravis par l'émotion.Ces vers lyriques, empreints de nostalgie, présentent une tonalité élégiaque, proche du poète Lamartine (voir le"Le lac", "O temps suspens ton vol.."). L'impératif "Charmez encor" exprime douloureusement le désir de revivre ces instants
Charmez encor nos âmes éblouies,
Jeunes amours, si vite épanouies !
Conclusion
Bien plus qu'un simple souvenir d'enfance, ce poème raconte un véritable éveil amoureux mais aussi une extase, empreinte de sensualité et de religiosité.Victor Hugo s'y présente donc comme un être de désir, dont les talents intellectuels dessinent sa vocation de poète, voué à l'amour et à la contemplation.
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