"Le livre d'un mort"
Une autobiographie poétique (étude de la préface des Contemplations ) Parler à partir de l'au-delà du monde "Ce livre doit être lu comme on lirait le livre d'un mort" Nous l'avons dit, Victor Hugo est en situation d'exil, il se sent retranché du monde et peut vivre une expérience comme une "mort", au sens d'un éloignement. Il se livre aussi sous l'influence de Madame de Girardin, à l'expérience de "tables tournantes" qui lui permettent, pense-t-il, de communiquer avec les morts lors de lugubres séances de nécromancie. N'oublions pas que la poésie est orphique (en rapport avec le mythe d'Orphée, qui explorera les enfers en charmant par son chant les créatures de l'Hadès). La mort, c'est celle de sa fille Léopoldine, survenue en 1843, et pour la rejoindre, le poète doit donc traverser le gouffre qui le sépare d'elle. Toute autobiographie s'écrit dans le retrait de la vie, à l'âge de la maturité,...