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Affichage des articles du mai, 2020

Traverser l'épreuve

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Dans l'autobiographie que constitue le recueil les Contemplations , la mort de Léopoldine est centrale, elle est bien, comme le dit la préface,  "l'abîme", "le tombeau" qui sépare les deux parties du recueil,  Autrefois et Aujourd'hui . Le livre IV intitulé "Pauca meae", ouvre la partie intitulée "Aujourd'hui". Cet aujourd'hui est le temps du malheur, irrévocablement séparé du temps du souvenir. Dans ce parcours de lecture de poèmes évoquant la mort de Léopoldine, nous serons attentifs à l'expression simultanée de temps présent du malheur et celui du souvenir heureux, qui se croisent dans ces poèmes. Le temps du silence Le poème intitulé "4 septembre 1843" (IV, 3) est-il un poème, qu'est-ce qui permet de le dire ? La renaissance du poète Le poème "Trois ans après" (IV, 4, vers 1 à 36) Étudiez l'énonciation dans cet extrait. Quelle est la fonction des phrases interrogatives ? commen...

Un poème engagé "Melancholia"

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Les poèmes que nous avons vus en lecture expliquée, nous permettent d'aborder des dimensions très différentes du recueil, le thème de l'amour et son approfondissement (poème "Lise), le contemplation dans des poèmes visionnaire où s'approfondit le regard du poète ("Magnitudo parvi") Pour autant, le poète n'oublie pas les questions sociales et politiques. La vie de Victor Hugo, auteur du roman les Misérables et du recueil les Châtiments, dirigé contre Louis Napoléon Bonaparte, témoigne de la force de son engagement. Dans le célèbre poème "Melancholia", il développe plusieurs tableaux de la misère humaine, source de la mélancolie du poète. Albrecht Dürer, Melancholia Voici deux extraits : Extrait 1 (v 13 à v 48) Cette fille au doux front a cru peut-être, un jour, Avoir droit au bonheur, à la joie, à l’amour. Mais elle est seule, elle est sans parents, pauvre fille ! Seule ! — N’importe ! elle a du courage, une aiguille, Elle trav...

Lecture expliquée 13 (fin)

Vers 498-501 Seul, quand renaît le jour sonore, À l’heure où sur le mont lointain Flamboie et frissonne l’aurore, Crête rouge du coq matin ; Le "jour sonore" est celui du matin, renaissance de la vie. Une allitération en /f/ ("Flambloie et frissonne") et en /k/ ("crête" et "coq") accompagnent l'apparition du jour. Hugo traduit  le crépuscule du matin comme un tableau sonore. Une métaphore associe la "crête rouge du coq matin" à la couleur de l'aurore. Cette touche de rouge contraste avec les couleurs froides la nuit. Vers 502-505 Seul, toujours seul, l’été, l’automne ; Front sans remords et sans effroi À qui le nuage qui tonne Dit tout bas : Ce n’est pas pour toi ! Remarquer la redondance qui insiste sur la solitude et renforce l'effet de l'anaphore. La double négation "sans", déjà utilisée au  vers 466, exprime à nouveau le dénuement du berger et son attachement à la solitude, lui conférant au...

Lecture expliquée n°13, "Magnitudo parvi"

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Introduction, la figure du berger, "l’œil plein de visions" Dès la poésie antique, le berger est un double du poète, familier de la nature, sans cesse en mouvement, se guidant grâce aux étoiles, il est un contemplateur de l'infini, un explorateur des mystère de l'univers. Victor Hugo revisite le genre pastoral,  qui met en scène des bergers dans un décor naturel, mais de manière plus sombre et dramatique. Dans le poème "Pendant que le marin" (Livre IV, 11) Victor Hugo présente trois figures du poète, le marin "qui calcule et qui doute", l'astronome "inondé de rayons" et le berger "l’œil plein de visions" Remarque sur la forme : ce passage est formé de quatrains composé d'octosyllabes. L'octosyllabe est un vers instable dont le rythme est très varié. Lecture expliquée Problématique : de quelle manière ce poème donne-t-il le sens du mot "contemplation" ? Vers 454-455 Lui, ce berger, ce passan...

Lecture expliquée 12 'Lise" (fin)

Vers 31 et 32 Elle disait de moi : C’est un enfant ! Je l’appelais mademoiselle Lise. Nouveau rappel de la différence d'âge entre le poète et Lise. C'est le langage, la manière de s'adresser l'un à l'autre qui va rétablir la distance, après la troublante proximité de la lecture à vêpres. Vers 33 à 35 Pour lui traduire un psaume, bien souvent, Je me penchais sur son livre à l’église ; Si bien qu’un jour, vous le vîtes, mon Dieu  L'église, lieu retiré ou les deux jeunes gens peuvent se rapprocher, devient le lieu de l'intimité amoureuse. Les occasions furent donc nombreuses "bien souvent". De manière assez attendrissante, mais aussi pour en souligner l'importance, le poète prend Dieu à témoin de ses premiers émois amoureux (interpellation "Vous le vîtes, mon Dieu !"). La traduction du psaume n'est-elle qu'un prétexte pour le rapprochement des corps? Vers 36 Sa joue en fleur toucha ma lèvre en feu  "Un j...

Lecture expliquée n°12 : "Lise" (début)

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Problématique : comment le poète se présente-t-il à travers ce souvenir d'enfance? remarque sur la forme de ce poème. Ce poème est composé de sept strophes de six vers (sizain). Le vers utilisé est le décasyllabe (vers de 10 syllabes). Dans le type de vers l'accent est sur la quatrième syllabe (rythme 4/6) Les strophes sont des sizains (strophes de 6 vers) qui se présentent sous la forme d'un quatrain de rimes croisées (ABAB) et d'un distique de rimes suivies (CC). Vers 1 à 2 J’avais douze ans ; elle en avait bien seize. Elle était grande, et, moi, j’étais petit.  Le poème adopte une forme narrative, il présente deux protagonistes, le poète et la jeune fille. Le poète est pré adolescent, et Lise a seize, l'âge de l'épanouissement de la jeunesse. Remarquez que dans le poème "Vieille chanson du temps jadis", on retrouve la même différence d'âge, mais cette fois c'est le poète qui a seize ans, Rose en a vingt. Remarquez la const...

L'initiation amoureuse

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Avant d'aborder la lecture expliquée sur Lise, je vous propose d'aborder un parcours de lecture consacré à l'amour. Il s'agira suivre l'évolution de ce thème au fil des poèmes. Posez vous les questions suivantes : - En quoi ces poèmes sont-ils des invitations à l'amour ? - De quelle manière le poète répond-il à ces invitations ? - Comment le sentiment amoureux s'approfondit au cours du recueil ? Je vous rappelle les poèmes que vous avez à (re)lire : I, 11 « Lise » I, 15 « La Coccinelle » I, 19 « Vieille chanson du jeune temps » I, 21 « Elle était déchaussée, elle était décoiffée » II, 7 « Nous allons au verger cueillir des bigarreaux » II, 12 « Églogue » III, 10 « Amour » Etude du parcours La sensualité et l'expression du désir L'attirance charnelle est souvent exprimée par des détails "cou de neige", 'beaux bras blancs en marche". La bouche est aussi une invitation à l'amour "bouche fra...

La défense d'un projet poétique

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Chef de file du mouvement romantique, depuis le triomphe en 1830, Victor Hugo a dû justifier ses audaces poétiques face aux conservateurs, qui se scandalisaient des libertés qu'il prenait avec le langage ou la construction du vers. Pour Hugo, le grotesque (le style bas) doit se mélanger au sublime (le style élevé). De même il n'y a pas lieu de définir un vocabulaire qui serait poétique et un vocabulaire qui serait non poétique. Extraits de "Réponse à un acte d'accusation" Vers 30 à 73 Quand je sortis du collège, du thème, Des vers latins, farouche, espèce d’enfant blême Et grave, au front penchant, aux membres appauvris, Quand, tâchant de comprendre et de juger, j’ouvris Les yeux sur la nature et sur l’art, l’idiome, Peuple et noblesse, était l’image du royaume ; La poésie était la monarchie ; un mot Était un duc et pair, ou n’était qu’un grimaud ;  ( citation 1 ) Les syllabes pas plus que Paris et que Londres Ne se mêlaient ; ainsi marchent sa...